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Qui comme Ulysse
10 novembre 2006

Chez Jean

Un rez-de-chaussée, deux étages, trois terrasses, des escaliers dans tous les sens, des matelas partout, parfois un rideau en guise de mur.

Sur les terrasses, des fresques très colorées, genre graphe cocotiers, avec écrit, sur celle du haut "Heureux qui comme Ulysse...", sur celle du RDC : "... a fait un beau voyage".

Dans la cour fermée, à peine une petite porte creusée dans la clôture en bois et surtout : un combi VW. Ce van semble flotter dans les airs. Il est surélevé d'un mètre et peint comme une navette spatiale de série Z. Peuvent y dormir, 2 à 3 personnes. Bien sûr, 2 à 3 personnes pouvant faire abstraction de l'histoire sexuelle, sûrement débridée, que porte l'engin. Il s'agit quand même d'un combi, natif des années 60, appartenant a un vieux hippie, voire beatnik, ayant roule sa bosse : Jean.

Bariou, Jean Bariou.

le_jean

Irais tu dormir dans sa vieille garçonnière ?

PS : une planche viendra dans les prochains jours nous en dire plus sur ce personnage a la fois sympathique (bien que bourru) et mystérieux.

" Jeune coupl. rech. appart.meubl. chauf. eclair. bien sit. typiq. pas cher. disp. de suite " Acte 1

Notre première quête sonnait déjà comme un défi.

Premier jour.

Tous mous, seulement quelques recherches Internet et papier. On prend des numéros, des adresses. On fixe deux rendez-vous. Fin de la première journée de recherche, approche très prudente. Tourisme.

Deuxième jour.

L'heure du réveil passe de 5h47 a 7h53. On prend le rythme. Croit-on.

10h30 : un rendez vous crucial au fin fond du quartier Rosemont à une heure de marche de l'auberge. 30 minutes de plus que le temps estimé.

Notre homme se nomme Guillermo Lamour. Au téléphone : accent italien très fortement prononcé, respiration irrégulière.

10h33 : arrivée devant le 5419 rue Masson. Notre lieu de rendez-vous. Personne n'y est encore.

L'ambiance est étrange. Une certaine électricité plane dans l'air, comme si quelque chose de terrible allait arriver. Beaucoup de vieilles personnes, toutes sont ornées d'une casquette.

18% Logo de firme pétrolière

53% Marque automobile

17% Equipe de sport

12% logo inconnu ou identifie sans certitude.

10h47 : Fin du sondage casquette. Toujours sans nouvelles de Guillermo Lamour. Toujours personne, sauf le soleil qui a fait sa réapparition. La tension disparaît peu a peu.

La population autochtone, réputée pour son instinct infaillible, se détend, sourit à nouveau, relève un peu la visière de leur couvre-chef fétiche.

Tous l'ont senti. Tous, sauf nous. Guillermo Lamour ne viendra pas. A quoi avons nous échappé?

Nous ne le saurons sans doute jamais.

10h59 : retour vers le Plateau en passant par le jardin botanique, le stade olympique, la station de Metro Pie IX.

13h57 : Van Gogh - Café des Arts - Café Internet. Pointe de pizza a $1,99 (+taxes).

Le lieu est tenu par un type très souriant.

Nom de code : Muffin Man

Particularités : Voir Michel Leeb

Découverte d'une annonce répondant exactement à notre requête.

Le contact : un certain Xiang Wang - 514-837-9712

25 cents dans une machine Bell (appelée ici : téléphone). On touche au but.

Du moins, croit on.

Il s'agit d'un faux numéro. Ou alors, un numéro supprimé suite à l'échec de Guillermo Lamour.

Trop de mystères se succèdent. Tenons nous sur nos gardes. Quelqu'un ou quelque organisation obscure semble gêné, voire apeuré, de nous laisser nous installer, ici, sur ce qu'ils pensent être leur territoire.

Messieurs Guillermo Lamour et Xiang Wang, vous êtes des salauds ! Des salauds !

Mais vous ne nous faites pas peur. Mafia et yakuzas n'entraveront pas nos projets. Notre quête continuera coûte que coûte.

Guillermo

Retour à l'auberge Chez Jean

Le lieu est très accueillant, et une fois appréhendé, même apaisant, malgré les va-et-vient constants de djeun's tuant le temps. En grande majorité, il s'agit de français squattant là pour une nuit, trois mois, un an ou plus si affinités.

Une certaine solidarité silencieuse règne au petit déjeuner sur les balcons et terrasses. Chacun y émerge, à son rythme, de la soirée passée. Passée dans le temps, pas encore dans la tête et le foie pour certains.

La proximité se fait ressentir partout. Devant les douches, au spot Internet, à la glande (retour en terrasse, profiter des derniers moments de chaleur), au téléphone, à la glande, au déjeuner dans les cuisines, à la glande...

Cette proximité favorise les rencontres rapides. Le fait d'être tous plus ou moins dans l'inconnu (relatif), nous met sur un pied d'égalité (relative également). Une sorte de complicité se met en place avec certains, une certaine animosité avec d'autres. Des repères sociaux s'installent.

Bright1

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